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 Une bibliothèque essentielle du space opera (3) 


Domaine français



Jean de la Hire



medium_hireroue2.2.jpg La Roue fulgurante (1909) — Lattès.
Un étrange OVNI avant la lettre emmène un groupe de Terriens dans un voyage autour du Système solaire. Dans une ambiance de roman populaire kitsch, ceux-ci découvrent les créatures peuplant les différentes planètes, dont les plus étranges et originaux sont certainement les Mercuriens monopèdes.


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J.H. Rosny Aîné


medium_rosnavi.jpg Les Navigateurs de l’Infini (1925, 1960) — Rencontre.
La première expédition pour la planète Mars découvre une race d’être vivants à trois pieds… et finit par faire souche sur la Planète Rouge ! La suite du récit n’a été publiée que lors de sa réédition en 1960. Un sommet d'étrangeté dans la SF française d’avant-guerre.





Raymond de Nizerolles



medium_nize.jpg Les Aventuriers du ciel (1937) — Ferenczi.
Comme dans La Roue fulgurante, les personnages y visitent les différentes planètes de notre système solaire ; néanmoins, le vaisseau a été cette fois-ci fabriqué par un savant génial — mais pas fou. Cette saga de plusieurs milliers de pages, publiée en fascicules, a fortement “inspiré” Richard-Bessière pour ses Conquérants de l’Univers qui ont inauguré, au début des années 50, la collection “Anticipation” du Fleuve Noir, laquelle a accueilli pendant un demi-siècle la majorité des space operas français.



B.R. Bruss

medium_brussphtas.jpg L’Enigme des Phtas (1965), La Planète introuvable (1968), Les Centauriens sont fous (1969) — Fleuve Noir “Anticipation”.
B.R. Bruss, qui signa aussi Roger Blondel, est l’auteur de nombreux space operas qui se caractérisent par leur pacifisme. Prenant le contrepied des auteurs bellicistes qui sévissaient dans la collection, il ne décrit des conflits interstellaires que pour leur trouver une solution évitant en général le recours à la violence, comme dans L’Enigme des Phtas, où de mystérieuses modifications affectent les populations de diverses planètes situées dans le même secteur spatial, ou dans Les Centauriens sont fous, où un peuple extraterrestre envoûte les colons terriens du Centaure pour les dresser contre la Terre. Il sait aussi mettre sur pied des énigmes d’une dimension cosmique, comme celle qui est au cœur de La Planète introuvable : toutes les expéditions qui ont exploré la planète Brull en ont fourni une description radicalement différente. La mission est envoyée afin de percer ce mystère découvrira qu’il s’agit du même monde, mais pas à la même époque !

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Richard-Bessière

medium_kazor.jpg Visa pour Antarès (1963), Série Dan Seymour : 10 volumes (1966-1974), Les Marteaux de Vulcain (1969) — Fleuve Noir “Anticipation”.
Si l’œuvre abondante de Richard-Bessière emploie beaucoup le voyage dans l’espace, le space opera proprement dit n’y occupe qu’une place modeste. En effet, seuls quelques titres isolés — comme Visa pour Antarès — et les aventures de Dan Seymour, l’Agent spatial n°1, prennent la peine de développer un cadre authentiquement cosmique, même si chaque titre est en général consacré à la description d’une seule planète. Le meilleur volume de la série est sans doute Les Prisonniers de Kazor, avec ses méchants extraterrestres au mode de reproduction insensé, mais Cauchemar dans l’Invisible ou La Loi d’Algor — aux accents de fantasy — ont aussi leur part d’originalité. Les Marteaux de Vulcain, qui se déroule a priori dans le même univers, même si Seymour n’y apparaît pas, conte une expédition tragique sur un monde hostile ; le pessimisme de Richard-Bessière y atteint des sommets.
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Stefan Wul

medium_wulperdide.jpg L’Orphelin de Perdide (1958) — Fleuve Noir “Anticipation”.
Adapté à l’écran dans les années 80 sous le titre Les Maîtres du Temps, ce court roman d’aventures est peut-être le chef-d’œuvre de son auteur. Avec ses personnages modelés dans la glaise dont on fait les archétypes et ses décors aux vives couleurs servis par une narration jubilatoire, il constitue une sorte de quintessence du space opera d’aventures français des années 50 et 60. La puissance d’évocation de Wul y atteint de tels sommets que l’on oublie de prêter attention aux imperfections de l’intrigue.

Charles & Nathalie Henneberg

medium_henneplaie.jpg Le Chant des astronautes (1958) — Le Masque “Science-Fiction”. La Plaie (1964), Le Dieu foudroyé (1976) — L'Atalante. Démons et chimères (1977) — Le Masque “Science-Fiction”.
Les membres de ce couple aujourd’hui bien oublié sont les auteurs, ensemble ou séparément, de quelques-uns des plus grands space operas des années 50. Le Chant des astronautes, paru sous la seule signature de Charles, décrit une de ces guerres totales et grandioses dont le genre raffole, avec une riche galerie d’extraterrestres. La Plaie — publié après la mort de Charles sous le seul nom de Nathalie —, énorme roman épique à l’écriture pleine d’emphase et de préciosité, embrasse un espace immense et atteint par moment une dimension quasi métaphysique. Le Dieu foudroyé, qui lui fait suite, est moins intéressant. Quant à Démons et chimères, il s’agit d’un recueil de nouvelles dont les titres parlent seuls : « La fusée fantôme », « Du fond des ténèbres ». À redécouvrir.
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Francis Carsac

medium_carsacceux.JPG Ceux de nulle part (1954) — Opta “Club du Livre d’Anticipation”. Pour Patrie l’Espace (1962) — Pocket. La Vermine du lion (1967) — Fleuve Noir “Lendemains Retrouvés”.
Une demi-douzaine de romans et une poignée de nouvelles suffisent à en faire le maître du space opera français de l’après-guerre. Ceux de nulle part, en dépit de son côté désuet, est un fort bon space opera d’aventures, imaginatif et fouillé sur le plan scientifique. Les Misliks éteignent les étoiles ; seuls les Terriens peuvent les arrêter. Pour Patrie l’Espace décrit la vie à bord des immenses vaisseaux qui relient entre eux les mondes habités. Comme dans Citoyen de la Galaxie, les équipages de ces navires mènent une existence indépendante et l’on peut même dire qu’ils ont développé une civilisation propre. La Vermine du lion, enfin, se préoccupe de colonialisme et d’ingénierie génétique. La lutte de Teraï Laprade et de son paralion contre la mise en exploitation de la planète Eldorado est menée tambour battant, prouvant que le space opera constitue le genre idéal pour qui choisit de traiter de politique sur une trame de roman d’aventures. Disons qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre et n’en parlons plus.

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André Ruellan
(sous le pseudonyme de Kurt Steiner)
medium_ortog.jpg Aux armes d’Ortog (1960) — Pocket.
Célèbre pour ses romans d’horreur, parus dans la collection “Angoisse” (Fleuve Noir), son fameux Manuel du Savoir-Mourir ou ses ouvrages spéculatifs publiés sous son véritable nom, il livre avec Aux armes d’Ortog un roman baroque, épique et flamboyant, dont le vernis médiéval dissimule une intrigue de nature “cosmobiologique”. Peut-être un tantinet imparfait — mais quel souffle ! Nous recommandons également sa suite, Ortog et les Ténèbres (1967), bien qu’elle se situe hors du cadre de cet article — il s’agit d’un fort curieux livre de fantasy métaphysique à quatre dimensions.

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Gérard Klein

medium_klein_voiiers.jpg Le Gambit des Etoiles (1958) — NéO.
Saga d’Argyre : Le Rêve des Forêts (1960, 1987), Les Voiliers du Soleil (1961), Le Long Voyage (1964) — J’ai lu, Le Sceptre du Hasard (1968) — Pocket.
Ici, l’empire galactique s’effondre sous son propre poids : Le Gambit des Étoiles prend en compte le fait que les décalages temporels induits par les voyages à des vitesses inférieures à celle de la lumière rendent impossible tout état interstellaire centralisé. Mais il sait aussi s’élever jusqu’à un niveau métaphysique lorsque la véritable nature des étoiles se dévoile…
Publiée à l’origine au Fleuve Noir sous le pseudonyme de Gilles d’Argyre, la saga du même nom constitue une petite histoire du futur. Le Rêve des Forêts (paru sous le titre originel Chirurgiens d'une planète) conte la terraformation de Mars, l’eau et l’air étant transportés depuis la Terre grâce à une porte dans l’espace. Dans Les Voiliers du Soleil, Georges Beyle, principal personnage du premier volume, est devenu partie intégrante d’un gigantesque ordinateur luttant contre des envahisseurs extraterrestres. Le Long Voyage voit la planète Pluton transformée en astronef interstellaire. Enfin, Le Sceptre du Hasard, qui n’est pas un space opera bien qu’il se rattache au cycle, décrit une société dont le dirigeant suprême, le stochastocrate, n’est pas élu ou coopté, mais désigné par un tirage au sort auquel participe la totalité de la population.

En France, le genre va peu à peu s’étioler au cours des années 1970 sans produire d’œuvre marquante, malgré une tentative intéressante de Jean-Pierre Hubert (Planète à trois temps — Opta) et quelques bons romans d’aventures signés J. & D. Le May, Jan de Fast, P.-J. Hérault ou Gilles Thomas, avant de pratiquement cesser d'exister au cours de la décennie suivante où seuls quelques habitués du Fleuve Noir le pratiquent encore. Curieusement, c’est lors de cette période qu’il connaît son renouveau aux USA, comme on a pu le voir plus haut. Avec un temps de décalage, les auteurs français vont redécouvrir les joies de l’espace profond.

medium_ayerboheme.jpgAyerdhal

La Bohême et l'ivraie (1990) — Fleuve Noir.
Mytale (1991) — J'ai Lu.
Étoiles mourantes (avec Jean-Claude Dunyach, 1999) — J'ai Lu.
Qu’il situe ses romans sur Terre ou dans l’espace, Ayerdhal écrit une SF profondément politique, toute impliquée dans les luttes de pouvoir, et surtout pour se débarrasser des oppressions, économiques ou puritaines. Ses héros défendent les valeurs naturelles et les droits des peuples autochtones, utilisent l’art comme une arme (La Bohême et l'ivraie), ou changent de sexe à volonté (L'Histrion, Sexomorphoses). Sa plus grande réussite dans le domaine qui nous intéresse est peut-être Mytale, un planet opera inventif et plein d'action qui fait la part belle aux pouvoirs parapsychiques. Quant à l'épais Étoiles Mourantes, qui reprend et prolonge l'univers créé par J.-C. Dunyach dans Étoiles mortes (Fleuve Noir), il souffre quelque peu de l’ampleur du projet esquissé, sans doute impossible à achever avec la même ambition.

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medium_bordaguer.jpgPierre Bordage

Les Guerriers du silence (1993), Terra Mater (1994), La Citadelle Hyponéros (1995) — L'Atalante.
Du point de vue romanesque, Bordage reprend là où Edmond Hamilton s’est arrêté : ses sociétés planétaires sont calqués sur celles du Moyen-Âge ou de la Renaissance, avec un rôle particulièrement peu reluisant dévolu aux prélats, et de jeunes héros au cœur pur. Le plus de l’œuvre c’est, outre un incroyable souffle de conteur, la conviction mystique qui emporte tout le cycle.
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medium_geneomale.jpgLaurent Genefort

L'Opéra de l'espace (1996) — Fleuve Noir.
Omale (2001), Les Conquérants d'Omale (2002), La Muraille sainte d'Omale (2004) — J'ai Lu.
Considéré à ses débuts comme un honnête faiseur — mais il a commencé très jeune ! —, Genefort a su mûrir et imposer progressivement sa vision, construisant un univers coloré, peuplé de races les plus diverses et sillonné par les traces de Grands Anciens — ici, les Vangk, qui ont laissé des Portes dans l'espace permettant les voyages les plus extraordinaires. Genefort, qui a un vrai talent pour l’image, rappelle parfois Stefan Wul dans ses meilleurs moments. L’Opéra de l’espace — cet article ne pouvait ignorer pas plus ignorer ce titre que Space opera de Jack Vance — suit le périple aventureux d’une troupe de chanteurs d’opéra qui, pour survivre, doivent se faire aventuriers autant que saltimbanques. Sa création la plus remarquable à ce jour est Omale, un monde gigantesque dont on devine assez vite qu’il s'agit d'une sphère de Dyson, dont les habitants ont cependant le sang nettement plus chaud que les personnages de Larry Niven.
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medium_chantwag.jpgRoland C. Wagner

Le Chant du cosmos (1999) — L'Atalante.
Le co-auteur de cet article — mais pas des lignes qui suivent, naturellement — a effectué quelques sorties dans l'espace extérieur au début des années 1990, avec Cette Crédille qui nous ronge (Fleuve Noir), premier essai de planet opera pacifiste, ou le facétieux Les Psychopompes de Klash (récemment réédité sous le titre Aventuriers des Étoiles (Mnémos) en compagnie de sa suite parue en feuilleton dans Bifrost), mais son space opera le plus achevé reste Le Chant du Cosmos et son avenir d'où la guerre et la violence ont quasiment disparu. Quasiment : comme dans les histoires de robots d'Asimov, où il y a intrigue seulement lorsque les lois de la robotique sont ou semblent être prises en défaut, il est nécessaire — pour l'auteur — de préserver des poches de violence. La description de la planète Éden, qui joue ici le rôle d'un de ces isolats, est un des grands moments du livre : terrés au fond de bunkers souterrains, les Édéniques ne montrent jamais leur vrai corps en public, et n'envoient en surface que des clones téléguidés (on pense aux Clans de la Lune Alphane, de Philip K. Dick) exposés aux mille morts d'un monde où chacun est en guerre perpétuelle avec tous les autres. Avec sa structure pastichant le roman sportif, Le Chant du Cosmos emmène en balade lecteur et protagonistes, surprend à plus d'un tournant, et met en jeu — c'est le cas de le dire — le sort de l'univers.

Pour conclure, nous citerons un ouvrage en langue russe d’Ivan Efremov, La Nébuleuse d’Andromède (Éditions du Progrès, Moscou) l’anthologie Cor Serpentis (Éditions de Moscou), qui permettront au lecteur de se faire une idée de l’approche du space opera par les auteurs soviétiques. Et cette liste ne serait pas complète sans L’Invincible (Pocket), du Polonais Stanislas Lem, qui présente un traitement du genre à contre-courant des tendances dégagées ci-dessus.

L’année indiquée après le titre original est celle de la première parution. Dans le cas d’une prépublication en magazine, la date donnée est celle correspondant au dernier épisode. L’édition française signalée est la plus récente.

Pascal J. Thomas & Roland C. Wagner

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