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 Une bibliothèque essentielle du space opera 

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Une bibliothèque essentielle

du space opera


Pascal J. Thomas & Roland C. Wagner


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Vous trouverez ci-dessous un choix d’œuvres allant de la naissance du space opera dans les années 1920 jusqu'à l'époque actuelle. Nous pensons qu’elles ont marqué l’histoire de la Science-Fiction, et elles figurent pour la plupart parmi les « classiques » de la Science-Fiction — un statut qu'il est néanmoins difficile de conférer aux textes les plus récents, dans la mesure où l’appellation en question reflète, au-delà de la qualité intrinsèque, la marque laissée dans l’histoire du genre. Nous prendrons cependant le risque, en raison du succès qu’ils ont rencontré et, dans certains cas, des imitateurs qu’ils ont déjà suscités, de mentionner Iain M. Banks, Dan Simmons, Vernor Vinge ou Alaistair Reynolds, et quelques-uns des écrivains qui ont incarné le retour, tout d'abord dans les collections populaires aujourd'hui disparues, d’un space op' à la française : Ayerdhal, Laurent Genefort, Pierre Bordage, Jean-Marc Ligny, Alain le Bussy… Sans parler des auteurs qui, aux USA, réutilisent à leur façon le space opera : Rebecca Ore, Jeffrey Carver, Melissa Scott, Eleanor Arnason, etc., dont nous nous contenterons de citer les noms en attendant d'éventuelles traductions de leurs œuvres.



Frontières du genre



En dressant une telle liste, nous dessinons ce que sont pour nous les contours du space opera. Pour qu’une œuvre relève du genre, à notre sens, il faut qu’un certain nombre de conditions soient réunies, dont la principale nous semble être la présence au moins potentielle du voyage dans l’espace, ne serait-ce que comme moyen de relier les multiples planètes oùs sont établies diverses civilisations, issues de différents rameaux de l’humanité ou carrément d'origine extraterrestre.



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Les civilisations en question peuvent commercer, guerroyer, communiquer, échanger leurs légendes… Un space opera réussi suscite chez le lecteur une impression d’immensité de l’espace et d’éternité du temps. Plus mystique que la moyenne de la Science-Fiction, le space op' se demandera parfois « Qui sommes-nous ? », mais plus souvent « Où allons-nous ? » ou « d’où venons nous ? ». On ne s’étonnera donc pas d’y rencontrer des Grands Anciens dont les civilisations disparues auraient tout inventé, et dont on aurait tout oublié, ou presque. Corollaire du sentiment d’infinitude : la longueur des œuvres, qui sont souvent — vous le constaterez dans les prochaines notes — des cycles de plusieurs romans et/ou nouvelles. Il faut prendre son temps pour visiter le vaste univers.
Au regard de ces critères, nous avons exclu des textes souvent excellents. Les romans du cycle de l’Ekumen d’Ursula Le Guin (1) se concentrent sur l’étude sociologique des planètes abordées, et ignorent la démesure dans les conflits ; Robert Reed (2) voyage beaucoup, bagarre beaucoup, mais n'emploie pas le voyage dans l’espace ; Greg Bear, dans ces œuvres à l’incontestable démesure que sont Éon, Éternité (3) et Héritage (4),voyage un peu dans l’espace, beaucoup dans des géométries imaginaires, mais, en fin de compte, c'est surtout elle-même que l’espèce humaine rencontre. A contrario, nous nous sommes interrogés sur l’inclusion d’œuvres comme Les Navigateurs de l’Infini — qui ne vont guère que jusqu’à Mars, mais pour un premier contact profondément original — de J.H. Rosny aîné ou le cycle des Huit Mondes de Varley, dont les récits se déroulent souvent en chambre close… Le lecteur jugera et surchargera notre copie au crayon rouge, mais il nous semble que les œuvres exclues ou incluses de justesse marquent précisément les frontières du space opera.



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Un cas particulièrement intéressant est celui des aventures martiennes de John Carter, créé en 1912 par Edgar Rice Burroughs, le père de Tarzan. John Carter se transporte de la Terre sur Mars par des procédés plus mystiques que spatiaux, et vit sur place des aventures tout en duels au sabre et en voyage d’exploration. Burroughs a d'abord suscité des épigones, parfois aussi talentueux que Leigh Brackett, avant d'engendrer un courant que l'on peut baptiser « planet opera » : des récits avec en toile de fond un univers typique du space opera, dont les auteurs recourent à des mondes exotiques pour y situer leur action et déployer leur inventivité sociologique ou biologique. Marion Zimmer Bradley ou Anne MacCaffrey fournissent de bons exemples de cette tendance, dont Jack Vance reste sans doute le maître.

Pour les œuvres récentes, disons à partir du milieu des années 1970, se pose de façon lancinante la question du pastiche : peut-on encore faire du space opera au premier degré, ou verse-t-on dans la parodie, le clin d’œil, voire l’échantillonnage sans vergogne, tel qu’il est si souvent pratiqué par notre culture populaire du tournant du siècle ? S’il est certain qu’il n’est plus possible de produire du space opera « naïf »; si nombre de livres ont pu être conçus avec une intention commerciale ; si l’humour référentiel a depuis longtemps conquis sa place dans les étoiles, on ne peut pas refuser aux auteurs d’aujourd’hui d’employer un cadre vaste et bigarré, où ils peuvent situer toutes sortes de situations et de préoccupations, y compris celles, plus contemporaines, tenant à la nature de la réalité ou de la personnalité. De même que nous ne reprochons pas aux pionniers du space opera d’avoir allègrement pillé les conventions des récits d’aventures maritimes (5), de western ou de cape et d'épée !




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(1) La Main gauche de la nuit, Les Dépossédés (Pocket)
(2) La Voie terrestre (Robert Laffont).
(3) Le Livre de Poche.
(4) Robert Laffont.
(5) Michel Pagel, dans La Sirène de l’Espace (Fleuve Noir), a tenu à expliciter sur un mode ironico-nostalgique cette adaptation à l’espace de la mythologie de la navigation à voile.

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