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Heavy Weather (1994) Bruce Sterling (Folio SF n°58) Si William Gibson fut en quelque sorte l'initiateur, ou le détonateur, du mouvement cyberpunk, Bruce Sterling en est généralement considéré comme l'idéologue et le théoricien, comme en témoigne sa préface à l'anthologie-manifeste Mozart en verres miroirs. II y exprime notamment sa conviction que « l'auteur typiquement cyberpunk n'existe pas », et que « La tendance cyberpunk forme une extension naturelle d'éléments déjà présents dans la Science-Fiction ». On pourrait ajouter qu'une fois passés les excès liés à l'émergence d'une nouvelle manière d'aborder le genre, le destin de la tendance en question est de se fondre peu à peu dans le courant principal de la S-F, enrichissant celui-ci de ses éléments les plus pertinents.
Gros temps, qui illustre parfaitement ce processus d'intégration générique, s
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generationsf
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Date:
2009-11-20
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Jean-Jacques Nguyen Orion, 1998 Ce premier recueil de nouvelles de Jean-Jacques Nguyen permettra à de nombreux lecteurs, il faut l'espérer, de découvrir le talent de ce jeune auteur que les fanzines s'arrachent depuis dix ans (1). En neuf récits éclectiques, il prouve qu'il se sent aussi à l'aise dans le fantastique que la science-fiction. En outre, un texte intrigant comme Rêve de chine (où une expédition française se perd dans les hauteurs de l'Himalaya) est fort éloigné dans sa facture de Swing puzzle, Harlow (un titre moderne pour un récit classique lovecraftien, agréablement renouvelé par la peinture du milieu hollywoodien des années 30), comme le sont Incidents de villégiature, un petit chef-d'oeuvre de Fantastique moderne, ou Temps mo
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generationsf
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Date:
2009-11-14
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Philip K. Dick Opta (1968) Le docteur Eric Sweetscent est spécialiste des greffes d'organes, attaché au service personnel de Virgil Ackerman, PDG de la FCT. Mais tout son talent médical ne lui vaut pas un salaire aussi conséquent que celui de sa femme Kathy spécialisée dans la recherche d'antiquités destinées à la reconstitution du Washington de 1935, ou du moins des quelques rues qui furent le cadre de l'enfance du patron de la FCT. En théorie, pourtant, l'appareil de production terrien devrait être tourné vers l'effort de guerre, puisque la Terre livre bataille aux Reegs — des extraterrestres insectoïdes — pour satisfaire aux clauses d'un traité d'entraide avec les Lilistariens qui, eux, ont forme humanoïde. Appelé
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generationsf
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2009-11-09
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Robert Silverberg The World Inside (1971) Livre de Poche SF n°7225 Fin du XXIVe siècle. 75 milliards d'habitants. Des immeubles de mille étages abritant près d'un million de personnes... Personne, pourtant, ne parle de surpopulation. Au contraire, le mot d'ordre est : « Croissez et multipliez ! » Voici trente ans, alors que le spectre de la surpopulation générait de pessimistes avenirs, Silverberg prenait le contre-pied absolu en peignant une société qui semble n'avoir d'autre finalité que de prospérer aveuglément, conformément au message biblique. L'organisation pratique bannit le gaspillage : tous les déchets sont recyclés, la chaleur humaine est reconvertie en énergie. Les voyages sont désormais inutiles ; la géographie, d'ailleurs, n'existe plus. La promiscuité, inévitable, génère de nouveaux comportements bannissant les conflits. La sexualité y est, par exemple, très libre. Chacun peut pé
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generationsf
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2009-11-08
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Pierre Bordage
J'ai lu Millénaires, 1999
Curieuse humanité dégénérée que présente ici Pierre Bordage. Mi-humains, mi-animaux, les espèces qui peuplent la terre régressent vers l'animalité pure : grognes, bêles et glousses, considérant comme étant dans l'ordre des choses de finir dévorés par les hurles, miaules, glapes et autres prédateurs carnivores. Cet ordre naturel est codifié par les lois de l'Humpur, qui interdisent le mélange des races comme les initiatives personnelles pouvant mener à la connaissance, considérée comme germe de sédition ou de remise en question des fondements de la société.
L'un des signes tangibles de cette régression est la langue dégénérée qu'invente Bordage, à partir de troncations (la Dorgne
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generationsf
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Date:
2009-11-07
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Tim Powers An epitaph in rust, 1976 J'ai lu (1997) Il était une fois trois jeunes gens aspirant à devenir écrivains qui avaient Philip K. Dick pour ami. Cela se passait au milieu des années 70, en Californie. Depuis, tous trois sont devenus des écrivains de premier plan, chacun dans son — ou ses — styles. James Blaylock, maître du steampunk et merveilleux auteur de fantasy (1), est sans doute celui sur qui l'influence de l'auteur d'Ubik est la moins visible. A l'inverse, K.W. Jeter s'est avéré le plus ouvertement dickien des trois (2), même s'il semble aujourd'hui se consacrer quasi exclusivement à la littérature d'horreur. Tim Powers, enfin, a développé l'une des œuvres les plus personnelles de cette fin de siècle, mêlant les genres avec maestria dans Les voies d'Anubis ou Le palais du déviant, avant de se tourner v
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generationsf
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Date:
2009-10-26
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Andreas Eschbach
Der Letzte Seiner Art (2003) L'Atalante (2006) Andreas Eschbach, auteur allemand vivant en France, est désormais bien connu de ce côté-ci de l'Europe, et bien au-delà d'ailleurs, puisque qu'il vient d'être traduit chez l'oncle Sam. Un auteur brillant, certes, mais aux productions en dents-de-scie et dont la carrière demeure encore à ce jour marquée par un livre ancien, Des milliards de tapis de cheveux (critique in Bifrost n°16), livre d'une qualité que l'auteur peine à égaler depuis. Avec Le Dernier de son espèce, Eschbach s'attaque au thème du cyborg.
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Date:
2009-10-25
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Roland C. Wagner L'Atalante, 1999
Chroniquant Un Feu sur l'abîme de Vernor Vinge dans les pages de Bifrost, Philippe Boulier remarquait que le seul moyen d'écrire du space opera aujourd'hui, le matériau étant si ringard, consistait en une approche parodique telle que pratiquée par Red Deff. Avec un titre comme Le Chant du cosmos, qui en évoque tant d'autres, l'ombre de Red Deff ne peut que planer sur ces mondes improbables et ces extraterrestres aux mœurs impossibles On en trouve autant que de traits d'humour, à tous les niveaux du récit. Ainsi cette remarque très secondaire à propos d'un logiciel domotique : « Des fois, il fonctionne un peu de travers, à cause d'un virus qu'il a récolté en échangeant des données avec un réseau infecté durant l'épidémie de grippe virtuelle de 42... ». Mais le roman reste très wagnérien par les th
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generationsf
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Date:
2009-10-24
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Alastair Reynolds Presse de la cité (2005) Absolution Gap (2003) Je ne sais plus quand j'ai commencé à comparer les livres à des ponts, mais c'est devenu, à la longue, mon image préférée. De la même façon qu'un pont permet d'aller d'un point A à un point B en franchissant un obstacle, un livre permet à un ou plusieurs personnages de passer d'une situation de départ à une situation d'arrivée. De la nature du pont dépend la qualité de la traversée et donc du plaisir du lecteur — qui, rappelons-le, ne donne pas son argent durement gagné en travaillant le lundi de Pentecôte pour s'ennuyer. Tous les ponts ne se franchissent pas de la même façon et surtout, ne se comportent pas de manière identique une fois franchis.
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Date:
2009-10-23
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Catherine Dufour
Mnémos, 2005
C'est une longue lettre qu'écrit la narratrice, jamais nommée parce que peut-être innommable, à une personne qui désire la voir en chair et en os. Mais elle n'est pas « faite et refaite » comme ses semblables, qui tirent de leurs clones de quoi remplacer leurs organes défectueux : sa forme d'immortalité est bien pire et la fait ressembler au cadavre d'une adolescente. Elle en veut à sa mère, prostituée mandchoue aux cosmopolites clients, de l'avoir sauvée d'un empoisonnement au plomb en la confiant à iasmitine, la sorcière du dessus, dont l'appartement, transformé en officine ésotérique, recèle bien des mystères. Cloîtrée au 42e, à ha rebin, elle vit par procuration, à travers internet et grâce aux gens qu'elle croise. La seule personne qui lui ait manifest
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generationsf
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Date:
2009-10-22
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